CAP CANAILLE (falaises de Soubeyrannes)

OH MY GOD ! 10 ans que je foule les crêtes de ce Cap Canaille, souvent de jour, quelques fois de nuit avec l'ex-bande de lascars d'Angers, mais le plus beau "very good trip" fut certainement celui qui nous vit avec Thomas jeter deux rappels vertigineux pour rejoindre le pied des falaises, et en remonter l'incroyable grès, raide, sculpté et vertigineux. Face au large et au port de Cassis, à l'aplomb du personnage de la photo perdu dans les buissons, deux voies du genre Majeur. Un grand moment, de belles émotions... Le palpitant dans tous ces états

 Thomas, avant le grand saut...

rappels GIGN...

En bas... plus qu'à remonter ! 

 Jungle de grès stratifié, concrétions, cartilages, on se croirait dans le décor "d'Aliens". Et ça c'est la 1ère longueur d'ouvreur de bouse. Oui, les équipeurs locaux sont des poètes. Ce qui n'enlève rien à l'exceptionnelle qualité de leur travail.

 ... Jungle qui accueille aussi par moment des pianos à queue au dessus de nos têtes. Thomas presque serein au 2ème relai. Ambiance Fort Navajo !

 3ème longueur d'une raideur indécente : 6a+, des bacs partout... c'est quoi ce délire ??

 4ème et 5ème longueurs enchainées d'une envolée, j'en perds mon latin et mes avant-bras : 45m tout net.

 A peine rassasier et encore le souffle coupé devant tant de générosité, nous réenquillons nos 2 rappels pour retourner fissa au combat. Il est à peine 17h, les journées sont longues et les voies relativement courtes. Seconde descente en mode "commando", direction bourreur de rousses (les équipeurs marient la rime semble t'il avec aisance)

 D'exposition sud ouest, la face est maintenant au soleil : autre ambiance, moins austère mais plus déshydratante.

 Musée à ciel ouvert et lémurien pétrifié. L'endroit est vraiment ensorcellant...

 grimpe "far west"

 Thomas dans sa "mesa", peinard...

 4ème longueur, 6a+ : "non mais allo quoi ????"

Pas avares de sacrifice, Thomas me laisse la dernière longueur (en même temps avec celle qu'il venait de me voler...). C'est ce qui s'appelle faire sensation : crépitement de flash, vidéos, autographes, applaudissements ou presque : le troupeau de badauds agglutinés dans les arbustes sommitaux en a pour son argent. Car c'est toute la faune type  cote d'azur qui se presse aux abords de la falaise, situé à 50m du parking sommital.

  Instant de gloire digne de la montée des marchés à Cannes, dont mon compagnon de cordée ne se privera pas non plus, s'appliquant à poser des mouvements d'une audace extrême 120m au dessus du sol. C'est ça l'esprit de cordée....

 

le devoir accompli