Le mythe... auquel il fallait bien un jour aller se frotter. Combien de fois sommes nous passer devant, pour rejoindre la vallée Blanche, le secteur Torino, les satellites du Tacul, ou simplement le refuge des Cosmiques. Combien de fois me suis-je promis de la gravir, en me demandant à chaque fois si le moment était venu ? Ou fallait il tout simplement trouver le bon compagnon de cordée, et sa compagne plus que conciliante pour accepter de le lâcher le jour d'un déménagement. Merci Clara pour ce "passe droit", merci Sandra pour m'avoir laisser m'échapper quelques jours là haut.
Le chaos de séracs du Tacul et son imposante masse glaciaire, qui ne doivent pourtant pas cacher une sécheresse exceptionnelle pour ce mois de juillet. Les faces nord sont en piteux états, et ce sont les voies rocheuses qui sont privilégiées.
Massive et aérienne, offrant un granit estampillé"Mont Blanc", la face sud de l'aiguille du Midi.
Stratégie discutable du passage préalable au refuge, pour se délester du matériel inutile, et espérer voir s'espacer le flot des cordées. Loupé et 3 fois loupées puisque la petite heure laissée passée n'aura rien désengorgée, si ce n'est notre sac. Au final ça ne sera pas la foire d'empoigne (tout le monde est bien poli), mais la salle d'attente...
Ambiance nationale 7 un mois d'août, avec trois cordées au relai de la première longueurUne nouvelle cordée nous rejoint, et se décide devant l'affluence à partir dans la Colton, ligne voisine un cran au dessus. Le challenge est de taille pour le "pas si jeune" leader de cordée, qui découvre avec stoïcisme dans son sac deux chaussons de marque différente, mais surtout du même pied (gauche !). A peine contrarié, il démarre sans sourciller dans le 6c...
45mn plus tard, Thomas s'élance enfin sur les lignes de granit, fauves et fuyantes. Deux cordées jettent finalement l'éponge et posent les rappels. Nous nous retrouvons donc, de façon totalement inattendues, seuls dans la paroi !
Première longueur, et le vide se creuse déjà. Contournement du surplomb tout en adhérence. La voie zigzague.
2ème longueur, avec la mythique fissure en "S". Tellement fine, presque invisible sur la photo. Protections à poser et pieds à placer !
Imperceptiblement mais surement, la couleur du ciel change et le soleil se cache. Trop absorbés par la grimpe, nous ne nous en rendons même pas compte.
Pendant ce temps, une nouvelle cordée à l'horizon, s'escrimant dans L2...
... Mais progressant en mode TGV, poussée par un semblant de dégradation météorologique.
6ème longueur : les choses se corsent /le temps se gâte.
En l'espace de 15mn les nuages ont envahi la paroi, et une pluie de grésille s'abat... Je perds Thomas de vue (et de l'oreille). On ne s'entend plus, la corde ne bouge plus, qu'est ce qu'on fait là ??On passe le turbo, pour avaler les deux dernières longueurs
Relai plus vertigineux qu'il n'y parait, pour la dernière longueur rempart et bien retord (6b/A0). La dalle est un peu humide, mais tombe sous la détermination du Tom ! Il est 17h, et au bout de nos peines...
Bis répétita, 1 rappel plus tard, descente de l'aiguille du midi et trace au jugé jusqu'aux Cosmiques. Nous retrouvons la cordée aux 2 pieds gauches, sortie sans casse de leur voie.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire