AAh le Verdon... Comment dirai-je..? Alors il y a ce calcaire, verdonnesque. Les vautours, avec leurs arabesques, et ce put@&% de vide... dantesque !
Grimpe et nausée n'ont rarement été aussi liées. C'étaient les années 80, une autre éthique de l'escalade, des figures locales, un certain sens de l'engagement. Aujourd'hui on ne se bouscule plus dans les lignes (de fuite), on préfère bronzer à Kalymnos.
Passer de Presles au Verdon, c'est un peu comme passé du petit bain au grand bassin.
Le Verdon, c'est la quintessence du gaz. Un gaz à tous les étages, depuis la route des crêtes où le simple badaud peut finir d'un simple faux pas la tête la première dans la rivière. Le Verdon c'est 100% wilderness et 1ère cuvée, rien d'aseptisé... Trois jours n'étaient pas de trop pour se familiariser avec les lieux, et la faune locale !
Alors par où commencer quand on n'a pas remis les chaussons depuis 3 mois, que son compagnon de cordée est affuté comme un cabri et souhaiterait vous faire répéter tous les exploits du grand Patrick ? Et bien on va dans Grinco loco, 5 longueurs dans le secteur de la Dent d'Aire, qui permettent de s'acclimater progressivement et en douceur à l'ambiance des lieux. Se faire à l'idée que 95% des voies démarrent par des rappels dont on ne voit pas les relais d'arrivée, et que la seule porte de sortie se situe... en haut ! Rien à redire, calcaire gris excellent et équipement presque sécurisant. On sortirait presque désinhibés !
Du coup pour finir la journée en beauté, ce renégat de Thomas me propose un détour par la couenne réputée de "Wide is love", juste sous le belvédère de l'Escalès. Vision d'horreur quand à mi-chemin du rappel, je découvre mon compère pendu au relai comme un jambon à un crochet, les fesses 300m au dessus du vide. Il faut me résoudre à rejoindre le lascar, qui semble ravi de son mauvais coup.
Le temps de prendre sa place, et je m'imprègne en douceur des sensations du condamné à la potence. Je ne serai pas plus réjoui à l'idée d'être pendu à une fourche patibulaire. J'attends donc patiemment mon tour pour remonter les quelques 30m bien dalleux qui me séparent des balustrades du belvédère.
Ca cote tout doux 6a. Mais avec 75% de mes capacités envolées à faire des entrechats au dessus du vide, l'acclimatation est plus violente que je ne le croyais...
Ragaillardis par une nuit presque réparatrice, nous voilà repartis cette fois pour les "deux doigts dans le nez", secteur rivière d'argent. Les rappels, plus verticaux que jamais, ont le mérite d'écarter toute problématique de coincement de cordes.
Une cordée voisine dans la mythique "Fenrir"
la même... avec le Verdon !
6a+ tout du long : Bibi s'applique dans L4
Et Thomas sort proprement L5, toute en fissure et belles oppos
Déshydratation maximum !!
Le Verdon, son calcaire et ses fleurs
On se remet de nos émotions
Trouvez Charlie ! (indice : je fais 2,30m d'envergure)
Vue dégagée du fameux relai de "wide is love" : c'est sous la tache blanche au centre de la photo, au dessus du 2ème surplomb. Je n'y passerai pas mes vacances...
zoom arrière
Charlie himself, le vautour fauve
Gaz encore...
... et toujours !
Thomas aime bien occuper les fins d'après midi par des couennes affreuses au dessus du vide. Il remet donc ça dans "massacre à la tronçonneuse" ! Pause crêpes et bières dans l'étonnant village de Rougon. Le temps s'y est arrêté
couleurs provençales
Reveil matinal avec le rassemblement des très dissipés ovins par un patou de la Palud-sur-VerdonJ3 et dernière escapade verticale avec "Ticket Danger" depuis le belvédère de la Carelle, toujours à l'Escalès.
200m bien verticaux, idéal quand on est en manque de bras...
Gouttes d'eau, écailles, fissures, tout y passe ! Dernière longueur avant de rejoindre les cohortes de touristes accrochés aux balustrades. Un séjour qui restera marquant, malgré les nombreuses années d'escalade derrière nous. Il y a quelque chose de l'ordre du rite de passage là-bas, de la ballade initiatique, qui laisse des traces... Et l'envie de revenir, au plus vite !
1 commentaires:
Mes respects !
Enorme j'avais pris un verre au même bar ! Quelle vue ;-)
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