mardi 1 septembre 2009

TÊTE D'AVAL - pilier rouge hebdo


La plus abordable des voies de la Tête d'Aval dixit le topo...................... Mieux vaut ne pas y aller en dilettante tout de même, grosse claque assurée ! 350m bien raides, balayant tous les styles d'escalade possible : fissures, dièdres, dalles, bombés... j'en passe.
La Tête d'Aval : monstre calcaire à l'assise tellurique...

Traitrise de la perspective, la désagréable (mais envoutante) impressionnant de rétrécir à mesure que la paroi semble grandir. Au pied de la Tête d'Aval, tout reprend sa place. La notre en particulier, de microscopique impudent. La gorge s'assèche brutalement, l'estomac fait des noeuds marins, et on se demande pourquoi quitter ce si rassurant plancher des vâches ? Privilège de la courte paille, Seb attaque la première longueur. Un 4sup randonnesque. Qu'il en profite, ça sera le seul des 13 longueurs.

3ème longueur, le tracé devient pittoresque : une traversée plein gaz, aux rebords fuyants et lisses. Les bordées de jurons lachés par Seb n'y font rien. Inspiration, expiration. Dans cette configuration, le second de cordée n'est pas à meilleure enseigne. Une chute serait facheuse dans tous les cas. Nous n'y pensons pas, nous faisons léger, surtout ne pas ripper...

l'incroyable dièdre de la 5ème longueur. Sèchement côté 5+. Un vol pour Seb, qui ponctuera agréablement cette escalade d'insultes bien senties. Rien à redire, c'est majeur.

11ème longueur, on remet ça ! traversée plein vide pour mieux revenir sur le fil. Les bras commencent sérieusement à dérouiller, le mental faiblit, encore 2 longueurs... Aucun de nous n'a envie de passer devant. La sortie est par le haut, aucun rappel dans la voie. La difficulté se maintient, et la vision de l'avant dernière longueur, anotée "athlétique", n'est pas fait pour nous rassurer. C'est à mon tour, il n'y a donc pas discuter. Je prends les dégaines, tel un condamné à mort, que Seb me file au relai. Perclu de crampes, déshydraté, sous alimenté, j'ai les mains qui s'ouvrent et le bras gauche qui semble ne plus répondre. Le cauchemar. Le dernier bombé est passé à l'arrache totale. Ca sent la débacle et ça devient du "trash climbing". On n'y est plus, il est temps que ça se termine.
encore une longueur moins soutenue et c'est la délivrance. Vidé total, rassasié, et pourtant... Il nous reste 8 rappels pour évacuer la tension. Ca n'est pas au 2ème que l'estomac se désserre. Relai suspendu le cul 300m au dessus du sol. Deux spits, une chaine et un maillon comme tout point d'accueil. C'est cheap. On n'a pas envie que la corde se coince au dessus et de rester comme deux naufragés au milieu d'un océan calcaire. Tout se passera bien, fort heureusement, et c'est le coeur léger que les deux Seb retrouvent la terre ferme.
Yeap, one more time !

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