dimanche 6 septembre 2009

grimpe à CEÜSE (gapençais)

A force d'être débouté de tous les massifs alpin en cette fin d'été, nous finissons par poser nos sacs et nos chaussons dans l'une des trois mecques de l'escalade française de haut niveau. Non pas que nous pensions soudainement en faire parti, mais ça aurait été encore plus culotté de notre part de snober ce site, alors que nous étions à moins d'une heure de route en ce week-end du 5 septembre. Après s'être échauffé le samedi aux Gicons, nous fuyons donc les gelées blanches matinales du Dévoluy pour un autre paradis vertical : la fabuleuse couronne calcaire de Ceüse...

Une bonne heure d'approche sous un soleil de plomb. Une longue remontée en forêt, bucolique à souhait, pour finalement sortir de la canopée. Premières impressions : un gros torticolis et le cerveau qui n'en croit pas ses yeux. Un rocher, des couleurs, une ambiance à la hauteur du mythe.

Ceüse, c'est sexy, fashion et international. Un camping plus cosmopolite que le grosse pomme et plus fréquenté que les Bains Douches : environ 200 personnes au coeur de l'été. Ca parle principalement allemand, hollandais, anglais et australien. Vous y trouverez même des isräéliens. Bref, c'est là que ça se passe ! En revanche, n'espérez pas briller dans le 7a. Ce sont les voies d'échauffement pour la plupart des énergumènes qui sillonent le site . Ci dessus une sirène anglo-saxonne travaille un 8a+ sous l'objectif avisé d'une caméra. Ici, notoriété rime avec engagement. Seb (à droite) garde un souvenir encore cuisant de ce 6b+ de fin de séance...

Seb sort les griffes dans ce 6c labyrinthesque. On peut presque parler de ligne de faiblesse pour cette voie, encadrée par des 7 au mieux, des 8 au pire...

6c encore... Tout en conti, trous, gouttes d'eau et finesse. Faire le vide entre les points, espacés au delà du raisonnable.

secteur Demi-lune : Ceüse way of life. Port du bikini obligatoire !

jeudi 3 septembre 2009

TENAILLES DE MONTBRISON - vol et volupté


Même équipe, même punition. Deux jours après la Tête d'Aval, nous voilà reparti sur les traces de l'insatiable ouvreurs de l'Oisans : JM Cambon. A peine à quelques encablures de notre précédent forfait, nous posons nos chaussons sur "Vol et Volupté", aux Tenailles de Montbrison. 300m une fois de plus, 12 longueurs où il faudra s'employer, s'engager, et délayer... Grande ambiance là encore, avec un microclimat marqué : brumes, volutes, courants froids. L'Austérité en plus de la raideur...

Première longueur en 6a+ qui nous met dans le bain direct. Oppositions farouches sur prises pas franches. Ca commence bien... Viennent ensuite des longueurs d'adhérence sur du rocher "marbré", témoin de l'éboulement d'une partie de la paroi. Moins raide, mais bien lisse et engagé. On est bien loin des voies Cambons d'Ailefroide et du Rocher de l'Homme.

Fin de la première partie, Seb rend un vibrant hommage à easy rider. Parenthèse cinéphile avant de réattaquer le 2ème ressaut par un 6b d'anthologie. Soutenue, longue, légèrement déversante.

La fissure Rudolf conclue admirablement l'escalade. Une gigantesque écaille décollée que l'on remonte à pleine main, à protéger comme on peut pour compléter l'équipement vétuste d'époque (pitons, cordelette à bout de souffle...)

mardi 1 septembre 2009

TÊTE D'AVAL - pilier rouge hebdo


La plus abordable des voies de la Tête d'Aval dixit le topo...................... Mieux vaut ne pas y aller en dilettante tout de même, grosse claque assurée ! 350m bien raides, balayant tous les styles d'escalade possible : fissures, dièdres, dalles, bombés... j'en passe.
La Tête d'Aval : monstre calcaire à l'assise tellurique...

Traitrise de la perspective, la désagréable (mais envoutante) impressionnant de rétrécir à mesure que la paroi semble grandir. Au pied de la Tête d'Aval, tout reprend sa place. La notre en particulier, de microscopique impudent. La gorge s'assèche brutalement, l'estomac fait des noeuds marins, et on se demande pourquoi quitter ce si rassurant plancher des vâches ? Privilège de la courte paille, Seb attaque la première longueur. Un 4sup randonnesque. Qu'il en profite, ça sera le seul des 13 longueurs.

3ème longueur, le tracé devient pittoresque : une traversée plein gaz, aux rebords fuyants et lisses. Les bordées de jurons lachés par Seb n'y font rien. Inspiration, expiration. Dans cette configuration, le second de cordée n'est pas à meilleure enseigne. Une chute serait facheuse dans tous les cas. Nous n'y pensons pas, nous faisons léger, surtout ne pas ripper...

l'incroyable dièdre de la 5ème longueur. Sèchement côté 5+. Un vol pour Seb, qui ponctuera agréablement cette escalade d'insultes bien senties. Rien à redire, c'est majeur.

11ème longueur, on remet ça ! traversée plein vide pour mieux revenir sur le fil. Les bras commencent sérieusement à dérouiller, le mental faiblit, encore 2 longueurs... Aucun de nous n'a envie de passer devant. La sortie est par le haut, aucun rappel dans la voie. La difficulté se maintient, et la vision de l'avant dernière longueur, anotée "athlétique", n'est pas fait pour nous rassurer. C'est à mon tour, il n'y a donc pas discuter. Je prends les dégaines, tel un condamné à mort, que Seb me file au relai. Perclu de crampes, déshydraté, sous alimenté, j'ai les mains qui s'ouvrent et le bras gauche qui semble ne plus répondre. Le cauchemar. Le dernier bombé est passé à l'arrache totale. Ca sent la débacle et ça devient du "trash climbing". On n'y est plus, il est temps que ça se termine.
encore une longueur moins soutenue et c'est la délivrance. Vidé total, rassasié, et pourtant... Il nous reste 8 rappels pour évacuer la tension. Ca n'est pas au 2ème que l'estomac se désserre. Relai suspendu le cul 300m au dessus du sol. Deux spits, une chaine et un maillon comme tout point d'accueil. C'est cheap. On n'a pas envie que la corde se coince au dessus et de rester comme deux naufragés au milieu d'un océan calcaire. Tout se passera bien, fort heureusement, et c'est le coeur léger que les deux Seb retrouvent la terre ferme.
Yeap, one more time !