PRESLES - les chrysanthèmes

 Le retour au rocher après des mois de gratonnage est toujours déroutant, surtout quand ce ce retour à lieu à Presles. Les perfs sur résine ne pèsent pas bien lourd face aux cotations sèches du Vercors. Tu viens prendre ta claque et tu repars tout assagi. Les chrysanthèmes c'est le genre de voie qui paye pas de mine, qui la ramène pas, mais qui te remet les pieds sur terre (enfin sur les prises). Partis la fleur au fusil, mental d'acier et chaussons affutés, quelques dégaines au baudrier et 1 sangle au cas où....

Thomas aux prises avec le dièdre de 45m, improbable longueur en 5c+ (tout est dans le +), avec un 3ème point nécessitant une échelle de pompier pour mousquetonner (zippage = retour au relai,15m plus bas)

 Une très mauvaise signalisation routière me fait louper le relai de R5, partant bille en tête et confiant dans le 6c+ de "vue de l'extérieur". Thomas tente de me ramener à la raison, me sommes de revenir dans la voie. Contraint et forcé, à regret, la mort dans l'âme, j'entame une magnifique traversée descente pour rejoindre notre relai...

... Privilège du second, mon fidèle compagnon remonte chercher le dernier point 3 mètre en diagonal au dessus du relai, lui assurant un vol pendulaire de toute beauté en cas de dévissage.... Qu'il aura le bon goût d'éviter.

 C'est reparti mon kiki ! Vous ne rêvez pas, c'est toujours du bon vieux 6a des familles, bien vertical, bien raide et avec des prises tendance marbrées. Les bouteilles sont pas loin, et mon septogradiste, habituellement si calme et taiseux, se met à insulter le rocher. C'est vous dire !

La tête de cordée à nouveau pour ma pomme, Thomas retrouve le sourire. Pas pour longtemps, il récupèrera la dernière longueur : un 6a+ dont les prises patiemment lustrées et patinées par les centaines de gentils grimpeurs nous ayant précédés donnent des allures de patinoire olympique à l'affreux dièdre lisse comme un cul qui défend le plateau sommital. Une bordée de jurons plus tard, nous voilà sortis d'affaire, filant sans demander notre reste siroter une bière chez l'ami Ezio.