Déboutés de tous les massifs ou presque par ces conditions excécrables de fin d'été, nous jetons notre dévolu sur l'Oisans. Glaciers excessivements ouverts, séracs menaçants, rimayes infranchissables ou presque nous font sagement renoncer aux ambitieux projets dans le massif du Mont-Blanc. Une semaine de congés donc, que nous consacrerons à de belles envolées verticales. Des grandes voies plus que de l'alpi.
Une seule course donc sur ce séjour, un vieux projet qui tenait à coeur à Seb : la traversée des Ailefroide.
Départ à 3h du mat du refuge du Sélé, pour rejoindre près de 5h plus tard le sommet del'Ailefroide Orientale, véritable point de départ de la course. Les conditions sont très "fin de saison". Si elles ne posent aucun problème technique, elles sont en revanche déprimantes : glacier quasi inexistant, pentes d'éboulis, itinéraire nocturne complexe et pénible... Bref, pas de quoi s'enthousiasmer.
L'attaque de la traversée devrait régaillardir le cerveau engourdi. Supposition vite confirmée par la grande pourriture du rocher, pile d'assiettes peu recommandable que nous chevaucherons pendant près de 4h pour le plus grand plaisir de nos nerfs. Au final, seules 4/5 longueurs d'escalade (assez retors) viennent réveiller les muscles.
Les Bans tout proches, et le Sirac qui flotte au dessus des nuages.